Samedi 28 mai 1994

Sept personnes sauvées au Leurriou

Le dimanche 22 mai dernier, M. Jean-Pierre Castric, marin pêcheur à Saint-Nicolas, était avisé par téléphone hertzien, que des clients, prévus pour midi au célèbre restaurant Castric, seraient en retard pour cause de panne de moteur sur leur vedette de location.

Aussitôt, M. Castric, sauveteur à la S.N.S.M., se mettait à l'écoute du canal 16 VHF pour suivre les événements. Mais, à sa grande surprise, aucune communication ne passe sur le canal réservé aux appels de secours. Par ailleurs, ni le sémaphore de Beg-Meil ni le Crossa d'Etel n'ont enregistré d'appel de détresse.

Sur instruction du Crossa, la vedette de sauvetage de la S.N.S.M. Lapous Mor II de Bénodet, pilotée par M. Jeannot Le Moigne est envoyée sur les lieux présumés de l'embarcation en panne et découvre en effet une vedette Antarès 6,50 La Talente, en panne de moteur entre les îles de Saint-Nicolas et des Mou-tons, sur les hauts fonds du "I.eurriou".

Un fort clapot, plus de deux mètres de creux, vagues hachées, rendent l'accostage de la vedette difficile. Finalement, une remorque est frappée sur la vedette en panne pour la sortir de la zone dangereuse. Ensuite, les passagers, un homme, trois femmes et trois enfants, très traumatisés par cette dérive agitée étaient transférés à bord du Lapous mor où ils ont été réconfortés.

La Talente, bateau de location a été remorqué à Loctudy, son port d'attache et également, point de départ de l'expédition manquée.

Il semblerait que le locataire de la vedette n'aurait pas fait usage de sa VHI; pour demander du secours car les batteries du bord auraient été épuisées à force d'être sollicitées, pour relancer le moteur.

Grâce à la présence d'esprit et an sens de la solidarité des gens de mer dont ont fait preuve toutes les personnes qui sont intervenues dans cette affaire, et notamment M. Jean-Pierre Castric, un drame certain a été évité car l'Antarès en panne avait déjà dérivé des "Pourceaux" ,jusqu'au "Leurriou" et serait venu, à coup sûr, se disloquer sur les nombreux récifs qui pointent en ces endroits.

Encore un drame évité grâce à la diligence et à la solidarité des gens de mer.

Jean Puloc'h

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