Samedi 21 août 1993 | « Casse » sur l'île du Loc'h et au phare de Penfret |
Dans la nuit du 20 au 21 août dernier, à l'aide d'une embarcation « empruntée », deux jeunes gens, âgés de seize ans, ont débarqué sur l'île du Loch, où ils ont pénétré par effraction dans les deux maisons de l'île, actuellement inhabitées.
Après avoir franchi le mur d'enceinte de la propriété. les jeunes vandales ont forcé la porte de la maison principale qu'ils ont fouillé de fond en comble et mis les pièces sans dessus-dessous. Dans la cuisine, après s'être enivrés avec des boissons trouvées sur place, les jeunes délinquants s'en sont pris au mobilier et à la vaisselle qui a été brisée.
Non content de cet exploit, le duo a ensuite pénétré dans la seconde maison en brisant un carreau de fenêtre. Cette habitation a également subi le même sort que la précédente : fouille générale puis bris de vaisselle et pour bien marquer leur passage, projection d'un tabouret dans un cadre mural.
Pus grave, les mêmes jeunes gens, le soir du 21 août, se sont également introduit dans la tour du phare de l'île de Penfret, après avoir brisé une fenêtre. sur la construction. Aucune dégradation n'a cependant été constatée sur le mécanisme du feu. Identifiés rapidement par les gendarmes de la brigade de gendarmerie de Fouesnant, territorialement compétente, venus enquêter sur place, les deux mineurs ont été transférés dans les bureaux de la brigade le 26 août puis remis en liberté après leur audition.
Les effractions ne sont pas monnaie courante dans l'archipel. Disons qu'elles sont, exceptionnelles. Cependant, il semble. qu'à l'occasion, quelques jeunes cerveaux perturbés, pensant probablement être sûr de, l'impunité, la gendarmerie ne disposant, à leurs yeux, pas de moyens d'intervention dans les îles, se permettent de transgresser la loi. C’est mal raisonner car, aux Glénan comme ailleurs, la gendarmerie est présente et nos deux jeunes voyous en ont été pour leurs frais.
Il est cependant bien dommage que de tels événements viennent troubler le calme de l'archipel ; et lorsque l'on connaît la gentillesse et l'amabilité de l'écrivain Guennaël Bolloré, victime de la casse du « Loc'h » on ne peut que regretter et condamner encore plus fortement ces comportements délictueux. Plus grave, l'effraction commise sur le phare de Penfret, dénote, de la part des jeunes délinquants, un manque certain d'esprit civique ainsi que le mépris tant, de la chose publique que du bien privé.
Cependant, aucune détérioration n'ayant été commise sur le système de fonctionnement du feu de Penfret, cela laisse espérer que les jeunes gens ont subitement pris conscience de la gravité de leurs actes s'ils venaient à s'en prendre à l'outil assurant la sécurité en mer dans les parages de Glénan. Se basant; sur ce fait, le juge des enfants chargé d'instruire cette affaire pourra escompter remettre les deux jeunes délinquants sur la bonne voie. C'est du moins ce que L'Écho des Îles souhaite tant pour le bien de la société que pour celui des deux jeunes gens en cause.
Le phare de Penfret a été automatisé en 1993 et ses gardiens l'ont quitté définitivement, les 30 avril dernier, à la grande déception des navigateurs et notamment des marins-pêcheurs côtiers, qui voyaient leur sécurité en mer bien mieux assurée du fait de la présence des gardiens de phare. Ces derniers, en effet, ne se contentaient, pas d'assurer leur service normal. Ils « avaient l'œil » sur les bateaux naviguant dans les parages et se tenaient prêts en cas de besoin, soit à déclencher les secours, soit à porter assistance aux navigateurs en difficulté.
Sur les petites îles automatisation est synonyme de déshumanisation ? Est-ce la bonne solution lorsque la sécurité est en jeu ?
Jean Puloc'h