L’Hydrojet file à vingt noeuds vers l'île de Saint-Nicolas et, en dépit d'une légère houle, les nombreux passagers, tout en savourant le confort de l'Atlante, voient se profiler avec plaisir les premiers « cailloux » de l'Archipel fouesnantais tout en bénéficiant d'un soleil plus que généreux. Avec ses 22 hectares, Saint-Nicolas est le principal centre d'activité, touristique estivale des Glénan et le seul endroit où accostent les vedettes La Perle de Beg-Meil, Glenn, Atlante, Aigrette, Capitaine Nemo ou Aqua 6, aux noms évocateurs et délicieusement exotiques...
A peine débarqué de la puissante vedette et après quelques pas sur la cale, l'ouverture dans le petit muret est une invitation en soi et une indicible curiosité pousse le visiteur à pénétrer « Chez Castric », restaurant de fruits de mer et de poissons dont la réputation et l'ambiance ne sont plus à faire...
Vaincre « les creux »
L'entreprise est avant tout familiale et menée de main de maître depuis 25 ans par les parents et leurs quatre enfants.
Le père, Jean Castric, qui a toujours pêché et accède aujourd'hui à une retraite méritée, est relayé par son fils Jean-Michel, et sa fille Isabelle, qui continueront à alimenter les « célèbres » viviers et à remplir par là même les assiettes des amateurs de produits de la mer.
La mère, Yvette Castric et Nelly, l'une de ses filles, prennent ensuite le relais et s'occupent en cuisine des crustacés fraîchement pêchés.
Véronique et Isabelle, les deux autres sœurs se chargent du reste pour ainsi dire... en « convoyant » les petites merveilles jusqu'au palais, délicat de l'affamé : du homard nature, grillé, à l'armoricaine, aux palourdes crues, grillées ou farcies, le continental et le plaisancier débarqués sur Saint-Nicolas garderont à jamais le souvenir de l'escale « Chez Castric », l'oeil rivé sur les viviers toujours bien garnis ; les amateurs de poisson auront la surprise de découvrir dans leur assiette le produit de la pêche du jour du patron (rouget, lieu...).
Pour ceux qui seraient victime du sortilège des Glénan et n'arriveraient plus à quitter les îles, des chambres sont disponibles de mai à septembre.
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Quelques pas plus loin, à la place de l'ancien abri du canot de sauvetage, « La Boucane », avec sa terrasse à la vue imprenable sur l'Île de Drénec, accueille le visiteur dans une ambiance conviviale et franchement décontractée.
Christian Marchadour, le maître des lieux, entame sa sixième année sur l'île et donne à manger (et à boire !) à tous ceux chez qui l'air du large aurait provoqué une irrésistible « fringale » : plusieurs formules snack sont proposées pour faire oublier les petits comme les méchants « creux ».
Rencontré en compagnie de Marcel Chaffron, également président permanent aux Glénan, Christian applique sans relâche, et pour le plus grand bonheur des visiteurs, le fameux cachet des Glénan sur les cartes postales, la marque incontestable du passage à Saint-Nicolas et qu'on ne trouve nulle part ailleurs . un très grand moment !
Environnement fragile
Avec environ 2.000 personnes débarquées quotidiennement des vedettes, ou autres bateaux, Saint-Nicolas est fragile et on ne répètera jamais assez que les visiteurs doivent impérativement rapporter leurs déchets sur le continent.
Il en va de l'environnement paysager et de l'équilibre naturel de l'île...
Dominique Thiriet