Au large de Fouesnant, sept îles et une multitude d'îlots émergent langoureusement d'une brume qui tarde à se lever à l'aube de cette nouvelle journée.
Ces îles, dit-on, ont rencontré le soleil chaud des Antilles le sable blanc et fin de Mooréa. En passant elles ont trouvé un lagon qu'elles ont mis dans leur chambre. Elles ont ramassé quelques cailloux au Cap Horn et en ont fait un grand château. À la fin de ce si long voyage qui a duré des milliers d'années tout autour de la mer, tout autour de la terre, elles ont décidé de se reposer un peu, de jeter l'ancre à quelques encablures de la côte pour protéger un peu leur intimité.
Ceux qui désirent les rejoindre partageront avec elles le sel de ce qu'elles ont vécu après un si long trajet.
Elles offriront alors à leurs hôtes quelques plages blanches pour s'y dorer la peau, une eau limpide et claire pour s'y baigner, quelques turbulences pour gonfler les voiles des navigateurs, moults poissons et crustacés pour les pêcheurs et de mystérieuses épaves retenues à jamais dans les mailles serrées de leurs roches, pour les plongeurs intrépides.
Bruno JONIN