Un dossier paru dans "Le Caboteur", magazine disparu et une photo du redempteur.
En rouge le texte de JP Le Marc enlevé par l'éditeur
En vert le texte rajouté par l'éditeur
Grand titre : Les Glénan : une histoire de familles
C’était avant…
Avant que l’archipel des Glénan ne devienne une de ces charmantes destinations pour une sortie en mer depuis Loctudy ou Concarneau ; avant que le « lagon » ne soit encombré de bateaux les week-end de beau temps ; avant que l’archipel n’héberge la célèbre école de voile qui s’est si bien identifiée à ce lieu quelle en porte désormais le nom…
Les îles de Glénan n’étaient encore qu’un archipel sauvage, fréquenté par quelques pêcheurs qui en arrachaient la survie de leur famille. Et fort Cigogne abritait pour eux une étonnante épicerie-buvette…
C’était avant. Au fond, il n’y a pas si longtemps…
Dossier réalisé par Jean-Pierre Le Marc
Article 1 –
(Titre) Chronique ordinaire d’une journée de printemps aux Glénan
(Chapô) Le vent qui claque dans la misaine du « Petit Camus » porte bon plein le bateau parti de Larvor il y a près de trois heures. Loin au nord déjà, l’Ile aux Moutons baigne dans la brume grise et poisseuse d’un printemps maussade. La visibilité est mauvaise. Il fait froid. La journée sera rude aux Glénan.
Légende photo : Guillaume Charlot (misainier le "Petit Camus") tient sa petite-fille par les épaules. A sa gauche sa femme, Marie-Louise et près d’elle sa fille Odette (taverne-épicerie des Glénan). Derrière Odette, son mari, Jacques Le Lay (« Fleur des îles »). A gauche d’Odette, son frère Louis. A droite de Guillaume sa fille Marie-Louise. Près son mari, Eugène Mariel (« La Flambardière » et l’« Aide toi »). Derrière lui, Michel.
(Texte) En ce début d’avril 1926 la campagne goémonière commence. Elle va durer jusqu’à la fin de l’automne. Les hommes qui fréquentent depuis si longtemps l’archipel se frottent rudement la carcasse aux hasards de la nature.
L’hiver a ramené son lot de tempêtes et de froidure, et le printemps, depuis le temps qu’on le répète, n’est plus ce qu’il était. Alors, parce que la vie est au bout de la peine, Louis-Marie Charlot (1881-1968), que tout le monde apelle Guillaume goémonier-cultivateur, patron du « Petit Camus », grommelle un « Boul gurun ! » (phonétiquement « boul hu’renn » « boule de tonnerre ») un des plus terribles jurons qui soit… dans sa bouche. C’est un homme de taille moyenne, mais nanti d’une force herculéenne. Cette véritable force de la Nature tient ferme la barre franche du bateau porté par sa misaine. Près de lui son fils aîné, Louis, 18 ans (1908-1992. Il se prénomme en réalité Guillaume-Louis), et un matelot sans âge. Le « Petit Camus » est un misainier non ponté de 24 pieds, avec une voile de 17 70m2 et un tape-cul de 15 35 m2, immatriculé QP 3400, du nom du quartier maritime de Quimper, celui du Guilvinec n’existant pas encore.
Parti dès le lever du jour le « Petit Camus » tape sèchement dans la houle de suroît, celle de la queue du coup de chien qui a sévi en début de semaine.
Si le temps s’est calmé – il y a dix nœuds de vent – la mer pour autant n’a pas encore mis fin à son mouvement semblable à une longue respiration venue des fonds. Une fantastique mécanique forgée au coeur de l’univers actionne les flots, pousse les nuages, chassant vers le nord les enclumes de plomb d’un ciel marqué de lourdes ecchymoses. « Dalc’h mad paotred ! » (« Attention les garçons »). Le « Petit Camus » épaule une vague traîtresse, une de celles qui se forme sur les hauts-fonds qui entourent l’archipel. Il fait jour, mais le soleil noyé de brouillard n’éclaire… que l’infini.
Univers de solitude
Dans les premières lumières d’un matin terne, les premières îles posent leurs formes fantomatiques sur l’horizon d’un gris de tôle martelée qui le rive à la mer dans une banale confusion de teintes froides : Saint-Nicolas, Drenec, Penfret, Le Loch... Quelques autres voiles brunes ou rousses, suivent la même route.
Dans leurs vêtements de coton déjà humide, les trois hommes du « Petit camus » surveillent avec attention les fonds d’« Ar Glénenn », « Les Glénan », cet archipel qui n’a rien de magique et où ils viennent gagner le pain quotidien.. Le dernier bord les a menés dans un chenal indéfini où émerge la silhouette ouatée de Fort Cigogne. Les voilà, pour quelques heures dans leur royaume, un univers de cailloux peu engageant, souvent sinistre de solitude malgré les pêcheurs de la région qui vivent quelques mois de l’année sur ces points de sable et de granite crachés par l’océan.
A peine à terre les trois hommes se mettent au travail. La marée est moyenne, et la cueillette se fait au croc à trois doigts. Mais, la semaine prochaine, quand les coefficients auront grossi, c’est à la faucille qu’aura lieu la moisson d’algue. Si le travail de coupe ne dure que quelques heures il est éprouvant et une tonne de goémon s’entasse bientôt dans le misainier ! Le repas, rapide et frugal, se compose d’un unique plat de galettes[1].
Aux premiers clapotis du jusant le Petit Camus, poussé au long aviron de bois, s’engage dans les chenaux difficiles des hauts-fonds. Louis et le matelot, les pieds dans le chargement de goémon, préparent la misaine.
Prix de misère
Le temps s’est adouci depuis leur arrivée et, depuis une heure, il fait même un joli temps de printemps. Un dernier effort sur l’aviron et le Petit Camus glisse sur son aire alors que monte la voilure d’un rouge brun semblable à tant d’autres. Le vent du matin s’est enfui avec les dernières traces de brume. « Boul gurun ! » gronde Guillaume. Dans ces conditions il leur faudra au moins six heures pour rentrer à Larvor ! Là-bas, loin, très loin, sur la grève de Porz Kerizur, à Larvor, une petite femme sobrement vêtue de noir, la main devant les yeux scrute l’horizon, cherchant vainement d’apercevoir la silhouette du « Petit Camus »…
Il n’y a plus un souffle de vent. La mer est aussi plate que le sable ! « Boul gurun » murmure Marie-Louise (1881-1962). Son mari et son fils ne seront à terre qu’en fin de journée. Il faudra alors remonter et étaler le chargement de goémon sur la dune. Quand il sera sec et que, voyage après voyage ils en auront suffisamment ramené, les hommes pourront enfin rester à terre.
Alors, les familles s’entraidant, par groupes de cinq ou six, on remuera la cendre dans les fours garnis de pierres creusés dans la dune. Les fers des bêches trempés dans l’eau découperont les pains de cendre (la soude) qui, refroidis, seront livrés aux deux « usines» de Larvor. De qualité de la soude, d’où est extrait le fameux carbonate de sodium utilisé, notamment, pour la fabrication de la teinture d’iode, dépendra le prix de vente. Un prix de misère. « Boul gurun ! ».
JPLM
Légende photo : Guillaume Charlot (misainier le « Petit Camus ») tient sa petite-fille par les épaules. A sa gauche sa femme, Marie-Louise et près d’elle sa fille Odette (taverne-épicerie des Glénan). Derrière Odette son mari, Jacques Le Lay (« Fleur des îles »). A gauche d’Odette son frère Louis. A droite de Guillaume sa fille Marie-Louise. Près son mari, Eugène Mariel (« La Flambardière » et l’ « Aide-toi »). Derrière lui Michel.
« Le matelot était si pauvre que sans les galettes que nous faisaient ma mère il serait sans doute mort de faim » rappellera Louis, 60 ans plus tard.
Le temps de la crevette
En 1929 Michel Charlot (1916-1994) remplace son frère, « parti faire son temps », sur le « Petit Camus ». En 1931 Guillaume fait construire un nouveau misainier, « L’Idéal » (GV 5010), un beau bateau de 19 pieds planté d’un mât de 21 pieds et gréé de 72 m2 de voilure. Une misaine si raide que Guillaume lui-même ne parvient pas à étarquer ! Quelques années plus tard, quand Louis rentre du service militaire (Parti à 20 ans comme tous les marins, mais aîné d’une famille de 5 enfants, il a « seulement » fait 2 ans au lieu des 3 ans habituels. L’occasion de faire un tour du monde sur la « Jeanne » - au service d’un médecin - au cours duquel il visite Hollywood où Maurice Chevalier vient chanter pour les marins français), son père fait construire le Saint-Michel (GV 5659) un 18 pieds de « tête en tête » gréé de 50 m2 de voile. Le temps de la pêche à la crevette commence aux Glénan. Avec l’arrivée des premiers moteurs, elle va bouleverser les modes de vie.)
Article 2-
(Titre) Les îles Glénan : Un archipel d’eau bleue sur la « mer ténébreuse »
(Chapô) Planté au centre de son îlot comme la cheminée d’un navire de pierre définitivement à l’ancre, la tour de Fort Cigogne demeure le principal vestige du passé militaire de l’île. Repaire de corsaires ou abri du marin, l’archipel des Glénan possède une solide histoire.
(Texte) Les hommes de guerre, et ils sont nombreux, Anglais, Espagnols, marins ou forbans d’origines diverses, ont longtemps guetté de l’archipel les navires marchands venus de Bordeaux, de Brest, de Normandie…
Ainsi, écrit le 22 avril 1648 Guy Autret de Missirien : « Je vous dirai pour nouvelles que neuf ou dix vaisseaux pirates Espaignols et Biscaiens infestent nos côtes maritimes depuis quatre ou cinq mois, ont prins de nos barques marchandes et déprédé plus de cinquante navires, sans que les vaisseaux gardes costes entretenus du Roy y ayent donné aucun ordre. Ces pirates, au nombre de neuf, aveint leur retraite en un isle appelée Glénan située à trois lieues de la terre ferme devant les embouchures des havres de Conquerneau et de Bénodet, en la coste de Cornouaille.[2] »
Comme de nombreuses îles de par le monde, celles des Glénan ont, de toujours, attiré les hommes. Ébauches de civilisations diverses, course, piraterie, commerce, ont marqué de leur sceau cet étonnant chapelet de sable et de roche aux allures souvent qualifiées d’exotiques… par ceux qui les fréquentent par beau temps.
Vestiges néolithiques
Ces collines sous-marines furent-elles autrefois (il y a 3 ou 4000 ans, avant la montée des océans) reliées à la terre par une chaussée naturelle ? Nos mystérieux ancêtres bâtisseurs de mégalithes (qui n’étaient certes ni Celtes ni Bretons, ceux-ci n’étant arrivés que 2000 ans plus tard) parcouraient-ils à pied le chemin difficile et dangereux menant des marais de l’embouchure de Loctudy à ce qui allait devenir un jour Saint-Nicolas, Penfret, le Drenec ? Peut-être ? Des vestiges néolithiques (à partir du 5ème millénaire) permettent de penser que l’archipel fut occupé par une petite population « d’agriculteurs-éleveurs » dont on retrouve plus tard les traces à l’âge du bronze et à celui du fer.
Mais l’histoire des Glénan est aussi indissociable de celle de l’Armorique et de celle de la mer en général où, dès l’Antiquité, Grecs et Phéniciens[3] se livrèrent à des explorations aventureuses, commerçant l’étain qui, allié au cuivre, leur permettait la fabrication du bronze.
Marins d’aventure
Si sur la célèbre carte d’Idrisi dessinée vers 1154 (Réf. aux travaux de Bernard Tanguy en 1991) les Glénan ne portent pas encore de nom – ils reposent pourtant dans le « vide » de la « mer ténébreuse occidentale », jusqu’à ce que, en 1321, l’Atlas de Petrus Vesconte, ne les positionne avec une belle exactitude face à « Concarneau ».
(Inter) Un mouchoir… dans le vent
Alors, les Glénan furent-ils une escale pour ces courageux navigateurs venus depuis près de 1000 ans de l’autre côté des Colonnes d’Hercule vers la mer ténébreuse ? Sans doute. Comme ils le furent vraisemblablement, quelques siècles plus tard, au1er millénaire, pour les Vénètes (une tribu indo-européenne d’Europe du nord) et les Osismes.
Ce n’est donc pas le hasard, mais une menace bien réelle, qui fait prendre la plume à Guy Autret de Missilien en ce jour d’avril 1648 évoqué plus haut. Le trafic des navires marchands commerçant la toile, le vin, le bois, ou les bâtiments de retour de croisières lointaines attirent autant que l’or les marins d’aventure.
Locronan par exemple, riche d’une prospérité liée à son commerce de toile de chanvre et de lin exporte sa production sur l’Espagne et le Portugal. La Compagnie des Indes, mythique symbole de découvertes de terres nouvelles, d’exotisme aux parfums mêlés de senteurs d’épices transporte les marchandises les plus fabuleuses au delà des mers.
Alors les marins d’aventure, ceux qui, sans véritables ports d’attaches se louent aux rois ou aux brigands, ceux qui chassent pour leur seule fortune, trouvent aux Glénan un refuge propice à leurs forfaits. Embusqués dans l’archipel, guettant les bâtiments de commerce sur leurs petits navires d’une vingtaine de tonneaux, ils filent à la curée. Corsaires, pirates, hommes de peu de loi, Anglais, Espagnols en guerre contre le royaume de France trouvent aux Glénan un abri et une impunité assurée.
Elevés à partir de 1756, bien après la missive de Guy Autret, les fortifications de Cigogne (seiz cogn : sept coins en breton) abritent une centaine d’hommes d’armes, qui n’empêcheront nullement les Anglais de s’installer sur l’île de Penfret, hors de portée des boulets de canon des soldats du Bon Roy de France.
Une sorte de « no man’s land » s’instaure même, avant que, du début du 19ème siècle à la guerre de 14-18, les Glénan n’attirent une petite population sédentaire (environ 80 personnes auxquelles s’ajoutent les quelques marins qui fréquentent les îles).
Un mouchoir… dans le vent
La pauvreté et les rudesses de l’hiver auront raison des plus résistants d’entre eux : une quinzaine « d’habitants » en 1962). Ceux qui, dès leur installation, s’inquiètent du sort de leur âme – et qui ne peuvent rallier l’église de Fouesnant à cause de l’état de la mer – réclament un lieu de culte.
Monseigneur du Marchallac’h, ancien Zouave Pontifical et évêque de Quimper et de Léon leur accorde une oreille attentive, se déplaçant même sur Cigogne afin de rassurer ses ouailles. La petite histoire veut alors que, sortant un mouchoir, Mgr du Marchallac’h le confia au vent… qui le déposa sur l’île du Loch ! La paroisse des Glénan était née.
Elle allait durer 18 ans avant que son recteur, lassé du mauvais temps, désespéré des dégâts réguliers causés par les tempêtes à sa chapelle de bois, manquant de moyens, demanda a être transféré à sa paroisse d’origine : l’île de Sein.
(Inter) D’une guerre à l’autre
Entre la guerre de 14-18 et celle de 39-45 les Glénan connaissent surtout la fréquentation de cultivateurs-goémoniers du littoral proche, avant que ne développe un véritable artisanat de la pêche. Si la richesse des fonds (homard, crustacés, crevette…) est depuis longtemps connue, il faut attendre les années 25 à 30 et l’apparition des premiers moteurs de 3 à 4 CV à essence - pour que s’installent les éléments significatifs du marché. Motorisés, les bateaux gagnent en temps et en puissance.
D’une guerre à l’autre
Hébergés dans les casemates de Cigogne, les marins descendent généralement sur Concarneau une fois par semaine. De 1929 à 1933, Odette Le Lay, et son mari Jacques (bateau le « Fleur des îles »[4]), tiennent une épicerie-bistrot sur Fort Cigogne. Leur beau-frère, Eugène Mariel (1897-1966), possède lui « La Flambardière », qu’il perdra dans un naufrage aux Glénan avant de faire construire l’« Aide toi ! » (Il refusera toujours de s’équiper d’un moteur et naviguera toute sa carrière à la misaine).
En 1942 - en pleine occupation - les Allemands accordent des autorisations de pêche aux marins. Des bateaux, comme le « Saturne », sont équipés d’antiques moteurs de voiture ! Après la guerre les marins des Glénan verront souvent passer les gros bâtiments de la Royale, la Marine Nationale, qui, poussés par leurs puissantes chaudières à charbon « pinassent » à 20 nœuds sur leur base de vitesse favorite.
Dans la petite société de marins (dont certains sont accompagnés de leur famille) installée aux Glénan on retrouve des Joncour, Le Roux, Mariel, Jacq, Le Marc, Péron, Firmin, Chaffron, Le Lay, Bodéré, Le Reun… des hommes venus, de Léchiagat, de Larvor, de Lesconil…
Mais, comme le fait remarquer dans « L’appel de la mer » (Ed. France-Empire) le globe-trotter, reporter et universitaire américano-bigouden (Titulaire d’un Doctorat de français il enseigne aux USA) Youenn Kervennic (né en 1954 à Larvor) qui, dès son enfance, passait régulièrement un mois d’été aux Glénan : « Etrangement sur ces îles de la commune de Fouesnant, la population est principalement constituée de marins de Larvor… Ils me semblent tous âgés (Nda : ils ont 50 ans en moyenne) avec leurs visages burinés. Ils ne sont jamais endimanchés et toujours mal rasés. De plus ils ne parlent que breton entre eux, et j’ai parfois l’impression que leur voix s’est imbibée du son caverneux du ressac »[5].
Dernier irréductible
La vie est difficile, ingrate sur l’île. La pluie, le vent, la solitude, les paillasses humides des casemates, les rats qui pullulent n’engagent pas à la méditation poétique. Certains personnages sont pittoresques ou fantasques, certes, mais les autres luttent ferme dans cet environnement souvent hostile. Les années soixante les voient peu à peu abandonner les casemates et leurs bateaux de 20 pieds : les plus âgés partent à la retraite, les plus jeunes embarquent sur les chalutiers vers ce nouvel Eldorado qu’est la pêche au large.
Evoquant le dernier des derniers, l’irréductible Pierre Bodéré qui s’accrochera jusqu’au bout à Fort Cigogne, Youenn Kervennic écrit encore : « Pierre est le dernier de toute une génération de vieux marins à refuser de quitter l’île. Son bateau, le « Fend-la-Brise »… fait partie de ces rares bateaux qui ont encore des moteurs à essence… »
Quand Pierre Bodéré quittera les Glénan l’ère des marins vivant sur l’île s’achèvera. Elle bouclera, dans la plus grande discrétion, une certaine histoire de famille.
Jean-Pierre Le Marc
(Paru dans le magazine « Le Caboteur » – Octobre/novembre 2000)
La grillade de rats : vers 1930, excédés par les rats, les marins les capturaient par dizaines dans leurs pièges. Ils les enfermaient alors dans un grand panier de grillage qu’ils jetaient dans un feu allumé près du pont-levis, au fond du fossé asséché.
[1] « Le matelot était si pauvre que sans les galettes que nous faisaient ma mère il serait sans doute mort de faim » rappellera Louis, 60 ans plus tard.
[2] Extrait de l’ouvrage « Le Finistère, de la Préhistoire à nos jours » Ed. Bordessoules.
[3] Dans les années 1920 l’écrivain breton Auguste Dupouy découvrit lors de travaux sur le quai de Saint-Guénolé-Pemmarc’h, un grand nombre de pièces de monnaie phénicienne enfouies dans la vase.
[4] Il possédait une antique canardière : « Un jour d’automne, vers 1930, en un seul coup de fusil j’ai tué 10 canards sur l’étang du Loch » aimait-il a rappeler dans les années 70.
[5] « L’appel de la mer » (Ed. France-Empire)