gp poissondd dd2

dd3

Ce matin-là, il faisait bien gris. Mais l’air était doux. Peu de vent.

J’avais accompagné Henri qui allait nettoyer ses vieilles dorées et rougeoyantes en bas de la cale. J’ai aimé ces couleurs vives dans ce matin gris. Henri m’a dit beaucoup de choses sur lui pendant les trois jours qu’il a passé là. Toujours une cigarette au bec, il aime bien raconter et bavarder.

Le premier soir, il nous raconta les îles Kerguelen au sud de l’océan Indien. «  L’enfer sur terre, un coup à virer de bord si t’y restes trop longtemps ! » s’était esclaffé Henri en rigolant. On y élève des moutons. On découpe la viande. Rien que des mecs, les quelques femmes présentes sont des scientifiques, ils vivent à part.

Une autre fois, je lui demandais à quoi il pensait quand il partait pour si longtemps. Il m’avait répondu : «  on ne pense pas quand on part, sinon on part plus. »

Demandez leur aux marins, ils savent la vie. C’est peut-être pour ça qu’on les respecte et qu’on les aime.

­